Le reporting de responsabilité sociale (RSE) est devenu une composante essentielle pour les entreprises engagées dans une démarche de développement durable. Se retrouve-t-on face à une obligation légale ou une initiative volontaire ? Quels sont les enjeux de ce reporting pour les entreprises ? Comment s’y prendre pour le mettre en place ? Voici un panorama complet des réglementations et des bonnes pratiques en matière de reporting RSE.
La loi a posé un certain nombre de balises pour encadrer la RSE en entreprise. Nous allons parcourir ces directives en nous penchant sur leur contenu, leur application et leurs implications pour votre entreprise.
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La Directive 2014/95/UE, aussi appelée Directive NFR (Non-Financial Reporting), est l’une des principales réglementations en matière de RSE. Elle impose aux grandes entreprises de plus de 500 salariés de publier un rapport sur leur responsabilité sociétale. Ce rapport doit contenir des informations environnementales, sociales, relatives aux droits de l’homme et à la lutte contre la corruption.
En France, c’est la loi Grenelle II qui a instauré l’obligation d’un reporting RSE pour les entreprises cotées en bourse. Cette loi demande à chaque société de rendre compte de son impact social et environnemental dans son rapport annuel.
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Le reporting RSE place les entreprises face à de nouvelles obligations. Elles doivent non seulement recueillir des informations pertinentes dans différents domaines, mais aussi mettre en place les mécanismes nécessaires pour assurer la fiabilité de ces informations.
L’obligation de reporting RSE s’accompagne d’une attente croissante de transparence de la part des parties prenantes : clients, salariés, investisseurs, etc. C’est pourquoi la qualité du rapport, son exhaustivité et sa clarté sont indispensables. La confiance des parties prenantes en dépend.
Pour mettre en place un reporting RSE efficace, les entreprises doivent suivre un certain nombre d’étapes clés. De la définition des indicateurs à la publication du rapport, chaque étape nécessite une attention particulière.
La première étape consiste à définir les indicateurs à suivre. Ils doivent être pertinents et refléter fidèlement l’impact sociétal de l’entreprise. Ensuite, il faut collecter les informations nécessaires pour alimenter ces indicateurs.
La rédaction du rapport est une étape cruciale. Elle nécessite une réelle compétence rédactionnelle pour présenter les informations de manière claire et compréhensible. Il est également important de rendre le document attractif pour inciter à sa lecture.
Depuis le 21 avril 2021, la Commission Européenne a décidé de renforcer les obligations en matière de reporting non financier en proposant une nouvelle directive, le Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD). Cette directive élargit le champ des entreprises concernées, en incluant toutes les entreprises de plus de 250 salariés.
Le CSRD va plus loin que la Directive NFR en matière de contenu des rapports. Il impose la publication d’informations plus détaillées et plus comparables, en s’appuyant sur des normes de reporting définies au niveau de l’Union Européenne.
En définitive, le reporting RSE est bien plus qu’une obligation légale pour les entreprises. Il est un outil de pilotage stratégique qui leur permet de mesurer leur impact sociétal, de l’évaluer et de le gérer efficacement.
De plus, il est un vecteur de communication puissant. Il permet aux entreprises de valoriser leurs actions en matière de responsabilité sociétale auprès de leurs parties prenantes.
C’est pourquoi il est essentiel de bien comprendre les réglementations en vigueur et de mettre en œuvre un processus de reporting robuste et efficace.
La Loi Pacte (Plan d’Action pour la Croissance et Transformation des Entreprises) promulguée en 2019 en France a également contribué à renforcer la nécessité du reporting RSE pour les entreprises. Cette loi élargit la définition de l’objet social de l’entreprise en intégrant une dimension sociétale. Ainsi, les entreprises doivront prendre en compte les enjeux sociaux et environnementaux dans leur bilan carbone, leur stratégie RSE et leur activité courante.
La Loi Pacte impose aussi aux entreprises de plus de 500 salariés et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires de mettre en place un comité de mission dont la fonction est de contrôler la réalisation des objectifs sociaux et environnementaux de l’entreprise. Ce comité de mission doit être consulté sur le rapport RSE, ce qui renforce son importance dans la stratégie globale de l’entreprise.
Par ailleurs, cette loi met l’accent sur la notion de raison d’être, incitant les entreprises à définir leur rôle et leur impact dans la société. Cette raison d’être doit être intégrée dans le rapport RSE, apportant une dimension plus qualitative et stratégique au reporting.
Afin de faciliter la mise en place du reporting RSE et rendre les informations plus comparables, plusieurs normes internationales ont vu le jour. Parmi elles, la norme ISO 26000 est l’une des plus connues et utilisées. Elle fournit des lignes directrices sur la responsabilité sociétale des organisations et aide à la mise en place d’une démarche RSE structurée.
De plus, le Global Reporting Initiative (GRI) est un cadre international largement utilisé pour le reporting sur les performances économiques, environnementales et sociales des organisations. Il permet la production de rapports RSE exhaustifs et de qualité.
Il existe également d’autres normes telles que l’Integrated Reporting (IR) qui vise à intégrer le reporting financier et non financier, afin de mieux refléter la performance globale de l’entreprise. L’adoption de ces normes facilite non seulement la mise en place du reporting RSE, mais contribue aussi à améliorer sa qualité et sa crédibilité.
Au regard de la réglementation existante et à venir, le reporting RSE est un enjeu majeur pour toutes les entreprises, quel que soit leur taille ou leur secteur d’activité. Les obligations légales en matière de reporting RSE sont certes contraignantes, mais elles sont aussi un formidable levier pour les entreprises.
En effet, la mise en œuvre d’un reporting RSE structuré et de qualité permet aux entreprises de mesurer, suivre et améliorer leur performance sociale et environnementale. C’est aussi un moyen pour elles de renforcer leur légitimité et leur crédibilité auprès de leurs parties prenantes.
En outre, le reporting RSE est un outil stratégique pour les entreprises. Il leur permet de mettre en avant leurs engagements et leurs actions en matière de responsabilité sociétale, et de valoriser leur image de marque.
En somme, la réglementation sur le reporting RSE incite les entreprises à s’engager de manière plus soutenue dans une démarche de développement durable. C’est une opportunité pour elles de contribuer activement à la construction d’une économie plus responsable et plus durable.